Le coniophore des caves : un champignon ressemblant à la mérule

La mérule pleureuse est un champignon dont le seul nom fait trembler les propriétaires immobiliers. En effet, il va dévorer le bois et endommager la pierre et lutter contre coute des sommes phénoménales. Il y a un champignon qui lui ressemble et avec lequel il peut être confondu : le coniophore des caves.

Qu’est-ce que le coniophore des caves ?

Le coniophore des caves, ou Coniophora puteana, est un champignon lignivore reconnaissable par ses corps fructifères en forme de coupe ou de disque. Ces structures, qui adhèrent au bois pourri ou à d’autres matériaux organiques, présentent une couleur variable allant du brun clair au noir, avec parfois des nuances de gris ou de violet. La surface supérieure est généralement lisse, tandis que la partie inférieure, plus sombre et duveteuse, produit les spores.

Ce champignon se développe principalement dans les environnements humides et mal ventilés, tels que les caves et les greniers, provoquant la pourriture du bois. En sécrétant des enzymes qui décomposent la cellulose et la lignine, il affaiblit la structure du bois et contribue à sa dégradation.

Le coniophore des caves se propage grâce aux spores produites par ses corps fructifères. Légères et transportées par l’air, elles se déposent sur des surfaces exposées, comme le bois humide, et germent pour former de nouveaux mycéliums. Ces filaments mycéliens se développent dans le matériau, se nourrissant de la cellulose et de la lignine, et forment de nouvelles structures de reproduction, assurant ainsi la propagation du champignon

Les différences entre coniophore des caves et la mérule

Le coniophore des caves et la mérule pleureuse (Serpula lacrymans) sont deux champignons lignivores qui causent la pourriture du bois dans les environnements humides. Ils présentent cependant des différences visuelles et écologiques.

Différences d’apparence

Le coniophore des caves se distingue par ses corps fructifères en forme de coupes ou de disques plats, souvent aplatis contre le substrat, avec une coloration variable allant du brun clair au brun foncé, et parfois des nuances de gris ou de violet. La surface supérieure est lisse, tandis que la partie inférieure est recouverte de fins poils sombres qui produisent les spores.

La mérule pleureuse, quant à elle, se caractérise par ses corps fructifères en forme d’éventails ou de consoles, de couleur brun rouille à brun foncé, avec une marge blanche et un bord ondulé. La surface supérieure est recouverte d’une fine couche de poils blancs, tandis que la partie inférieure est lisse et présente des pores d’où émergent les spores.

Différences de croissance et propagation

En termes de croissance et de propagation, le coniophore des caves préfère les environnements très humides et mal ventilés, tels que les caves et les greniers, et se développe principalement sur le bois pourri. La mérule pleureuse, en revanche, peut tolérer des conditions légèrement moins humides et se propage plus rapidement, colonisant le bois sain et les matériaux de construction adjacents.

Différences pour les repérer

Pour repérer la présence du coniophore des caves ou de la mérule pleureuse à un stade précoce, il est crucial d’être attentif aux signes indirects spécifiques à chaque champignon.

Dans le cas du coniophore des caves, une odeur de terre humide et l’assombrissement du bois sont des indicateurs courants. Le bois infesté peut également devenir plus friable et spongieux, se dégradant de manière plus uniforme.

En revanche, pour la mérule pleureuse, l’odeur caractéristique est plutôt celle de la moisissure, et le bois prend une teinte brun-rougeâtre en se désagrégeant en cubes. De plus, la présence de filaments blancs (mycélium) sur le bois ou les matériaux adjacents est un signe distinctif de la mérule pleureuse.

Différences de lutte et traitement

Le coniophore se développe plus lentement, dégradant principalement la cellulose du bois dans des zones humides. En revanche, la mérule pleureuse est très invasive, se propageant rapidement dans le bois et les matériaux adjacents, même en traversant des barrières. Elle dégrade à la fois la cellulose et la lignine, provoquant un pourrissement cubique.

Le traitement du coniophore est donc moins radical que celui de la mérule.

Les différences entre les traitements du coniophore des caves et de la mérule pleureuse se situent principalement au niveau de la sélectivité du retrait des matériaux infestés et de l’étendue de l’application des traitements fongicides.

Traiter la mérule pleureuse nécessite une approche plus radicale, avec le retrait complet des matériaux infestés et potentiellement contaminés, même sans signe évident d’infestation, ainsi qu’une application plus étendue des traitements fongicides sur les surfaces traitées et les zones adjacentes. Au contraire, pour le coniophore des caves, les parties de bois infestées peuvent être retirées de manière plus ciblée, en se concentrant sur les zones visiblement touchées, et un traitement fongicide localisé est généralement suffisant.

CaractéristiquesConiophore des cavesMérule pleureuse
FormeCorps fructifères en forme de coupe ou de disque, aplatis contre le substratCorps fructifères en forme d’éventails ou de consoles et un bord ondulé.
ApparenceColoration variable du brun clair au brun foncé, parfois avec des nuances de gris ou de violet.Couleur brun rouille à brun foncé, avec une marge blanche
Croissance et propagationPréfère les environnements très humides et mal ventilés, se développe principalement sur le bois pourri.Tolère des conditions légèrement moins humides, se propage rapidement, colonise le bois sain et les matériaux de construction adjacents.
Signes de repérageOdeur de terre humide, assombrissement du bois, bois plus friable et spongieux.Odeur de moisissure, teinte brun-rougeâtre du bois, désagrégation en cubes, présence de filaments blancs (mycélium) sur le bois ou les matériaux adjacents.
Lutte et traitementRetrait ciblé des parties de bois infestées, traitement fongicide localisé.Approche plus radicale, retrait complet des matériaux infestés et potentiellement contaminés, application étendue des traitements fongicides sur les surfaces traitées et les zones adjacentes.

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